Leçon 3
Doté du vocabulaire nécessaire, vous allez maintenant pouvoir décrire la fleur, qui est la partie la plus belle et la plus intéressante.
A chaque leçon vous aborderez un dossier particulier sur un thème précis (aujourd'hui la classification du monde vivant et l'auto-défence des plantes), et vous examinerez en détail une famille ou un groupe de plantes.
Prenez plusieurs fleurs fraîches, de couleurs et de formes variées, ou éventuellement des photos.
Noter tout d'abord qu'il y a deux grandes catégories de fleur :
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Ce sont les fleurs qui n'ont pas vraiment de haut et de bas lorsqu'on les regarde en face. |
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La fleur est symétrique par rapport à un plan et présente nettement un haut et un bas. |
Observez la dimension de la fleur (vous pouvez la mesurer, la comparer avec la plante complète).
Quelle est sa couleur générale (celle des pétales) ? Quelles sont les couleurs auxiliaires (pour les fleurs multicolores) ?
Les pétales sont-ils nervurés, tachetés, poilus, symétriques, serrés ou espacés ?
Quel est le nombre et la disposition des pétales (3, 4, 5, 6,) sont ils soudés ? la symétrie est elle radiale ou bilatérale ?
Quelle est la couleur et la forme du pistil ?
Combien y a-t-il d'étamines ?
Quelle est la couleur et la forme des étamines et des sacs à pollen ?
Le pistil et les étamines sont-ils plus grands que les pétales ? sont ils visibles ou cachés ?
Quelle est la forme et le nombre des sépales ?
Les sépales sont-ils plus grands ou plus petits que les pétales ? Quelle est la dimension du calice ? Quelle est sa couleur ? Est-il nervuré ?
Habituez-vous à tout observer; mais seuls les éléments caractéristiques serviront à l'authentification de la fleur ; exemple : on ne dit pas que la fleur du coquelicot est symétrique et non poilue-car c'est le cas général de la plus part des fleurs- on notera plutôt lorsque la fleur est poilue et non symétrique.
On dénombre dans le monde 450.000 plantes différentes soit 300.000 espèces. La différence est due à toutes les sous-espèces, les espèces greffées ou les espèces crées (cultivars). Il y a 250.000 espèces à fleur dont 2.500 en Europe sur les 15.000 plantes qui y sont présentes. Il est donc très important de les classer.
Le classement permet ensuite de nommer les plantes ; la science de la description est appelée la taxonomie.
Le premier niveau de classement du vivant est le suivant. Il a peu d'importance pour les non spécialistes. Nous résumons ensuite ce qu'il est important de retenir :
Le monde des vivants est divisé en plusieurs règnes dont les deux principaux sont : le règne animal et le règne végétal.
Le règne végétal est séparé en embranchements et sous-embranchements. Pour le cas qui nous intéresse (c'est à dire les plantes aérobies, chlorophylliennes à graines), on identifie les deux sous-embranchements suivants :
Les gymnospermes.
Les gymnospermes rassemblent les plantes dont les graines se trouvent dans un fruit ouvert, de même que les ovules. Il s'agit essentiellement des conifères dont les pommes de pin portent les graines à l'air libre. |
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les angiospermes.
Les angiospermes rassemblent les plantes dont les graines sont enfermées dans des fruits, ainsi que les ovules; la totalité des fleurs relèvent de cet embranchement. |
Les gymnospermes n'ont pas d'autre division avant les familles.
Les angiospermes sont divisés en deux classes : les monocotylédones et les dicotylédones.
Note : selon les livres, ces mots sont masculins ou féminins. Pour garder nos habitudes, nous avons fait le choix (arbitraire) de les utiliser au masculin.
Mais au fait, qu'est ce qu'un cotylédon ? C'est le nom donné aux premières feuilles qui sortent de la graine à la germination, laquelle contient des réserves nutritives. Un monocotylédone n'a qu'une seule feuille, un dicotylédone en a deux et les gymnospermes en ont plus.
un seul cotylédone (en particulier une seule feuille sur la plantule).
des nervures parallèles sur les feuilles, lesquelles sont identiques sur leurs deux faces.
la tige conserve le même diamètre toute la vie.
les éléments qui composent la fleurs (pétales, sépales, étamines,...) sont par 3 ou multiple de 3.Exemples : les graminées (herbes), les palmiers, les liliacées (lis, tulipe, jacinthe, oignon, poireau, muguet, asperge), les iridacées (glaïeul, iris, crocus).
deux cotylédones (en particulier deux feuilles sur leur plantule)
des nervures ramifiées sur les feuilles dont les faces sont différentes.
la tige croit en épaisseur avec l'âge.
les éléments qui composent la fleur sont par 4, 5 ou multiple de 4 ou 5.Exemples : la très grande majorité des plantes comme les composées, les ombellifères, les fabacées (le trèfle), les papavéracées (le coquelicot), et presque tous les arbres (le marronnier).
tournesolLes monocotylédones et dicotylédones sont ensuite divisés en ordres et en familles. Ce sont les familles qui sont vraiment importantes dans le classement comme nous le verrons dans la leçon 5.
Notez que "monocotylédone" et "dicotylédone" sont des mots masculins
Note : les gymnospermes sont en fait des "multicotylédones" car leur plantule possède toujours plus de 3 feuilles :
Nous verrons ces familles et la suite de la classification dans la leçon suivante.
Comme tous les êtres vivants, les plantes sont soumises à des attaques diverses venant de l'extérieur. Ces attaques peuvent être climatiques (chaud, froid, sécheresse...), provenir d'un sol inhospitalier, ou issues de la convoitise des animaux.
La défense contre la sécheresse a été développée par les plantes grasses. Celles-ci font des réserves d'eau dans des feuilles épaisses, constituées de manière à limiter l'évaporation par transpiration.
Certains arbres des pays chauds ont des épines très étroites afin d'être exposées au minimum au soleil tout en pouvant respirer.
Les poils ou le duvet des plantes servent à lutter contre la chaleur.
Les plantes qui frappent le plus l'imagination sont les plantes carnivores : celles-ci ne disposant pas d'éléments nutritifs suffisants dans les sols, tentent d'attraper des insectes dont elles tirent les substances nécessaires. Les fleurs qui attirent l'insecte présentent en général des poils gluants dans lesquels celui-ci reste collé. La plante digère ainsi par l'intermédiaire de ses poils qui jouent en quelque sorte un rôle proche de celui des racines. Pourquoi, direz vous, les plantes s'acharnent-elles à pousser dans des lieux aussi hostiles ? La raison principale, que nous développerons plus loin, est qu'elles ne sont pas assez vigoureuses pour lutter contre les autres végétaux qui croissent plus facilement et qui les étouffent. Un message à méditer !
Les défenses les plus originales sont celles développées contre les animaux. En effet, incapables de s'enfuir, les plantes ont dû inventer des systèmes de protection efficaces. Si les plantes souhaitent qu'on mange leurs fruits et qu'on vienne butiner dans leurs fleurs, elles ne veulent surtout pas qu'on touche à leurs feuilles qui leur permettent de respirer et de synthétiser leurs substances, ni à leurs tiges qui les supportent.
Contre l'appétit des animaux, de nombreuses plantes présentent des épines (exemple : la ronce, l'acacia, l'églantier...), ou des poils qui tiennent les insectes à l'écart.
Les feuilles épineuses de certains chardons forment un enchevêtrement impénétrable.
Les plantes velues empêchent l'adhésion des oeufs qui risquent de se dessécher.
Beaucoup de plantes développent des substances chimiques complexes, toxiques (renoncule, digitale), voire mortelles (morelle, belladone), mais parfois tout simplement amères comme le théier que les animaux n'apprécient pas.
Les graminées ou certaines fougères ont des bords très coupants qui modèrent la voracité des animaux (une graminée que l'on fait glisser rapidement entre deux doigts peut provoquer des coupures douloureuses).
Les orties ont une arme discrète mais très efficace : des poils extrêmement rigides qui se cassent au moindre effleurement s'enfoncent comme une aiguille dans la peau et se vident de leur poison (d'où la possibilité de ramasser une ortie sans se piquer en faisant un mouvement de bas en haut perpendiculairement aux poils ).
Les défenses peuvent être très sophistiquées. En Afrique, on a observé que pour se protéger des antilopes gourmandes, un acacia augmente la teneur en tanin de ses feuilles, les rendant plus toxiques, et libère de l'éthylène volatil pour prévenir ses voisins d'en faire autant.
Les herbes font partie d'une seule famille de plantes à fleurs, celle des graminées. Cette famille regroupe les herbacées à tige creuse, feuilles engainantes, fleurs groupées en épillets.
Elles ont de toutes petites fleurs aux couleurs ternes, peu visibles, mais compliquées. Les graminées, bien qu'apparues très récemment sur terre, sont parmi les plus évoluées. Couchées , fauchées, broutées, elles peuvent être piétinées sans que cela les affecte et grandissent à nouveau rapidement, ce qui n'est pas le cas des autres plantes dont la croissance ralentit, parfois jusqu'à la mort.
Les graminées sont des monocotylédones; leurs fleurs n'ont ni calice ni corolle. Elles profitent du vent et non des insectes pour se multiplier. Nous reverrons cela dans la leçon 5).
Leurs racines fibreuses très longues forment un faisceau touffu qui retient la terre et empêche l'érosion.
On notera plus particulièrement le pâturin des près qui est la plante la plus répandue en France, ainsi que les céréales (blé, avoine, orge...), les gazons, les bambous, les roseaux, la canne à sucre.
Sur le plan écologique, les graminées jouent un rôle capital car elles servent de nourriture à une multitude d'insectes, d'oiseaux, de mammifères, mais aussi à l'homme qui récoltent les céréales (blé, riz, maïs).