Accusés de tous les maux, interdits dans les années 30, les cépages hybrides reviennent sur le devant de la scène viticole. Spécificité de ces variétés rustiques, elles n’ont pas besoin des traitements phytosanitaires qui inondent les vignobles modernes.
Clinton, Noah, Isabelle, Jacquez, Othello, Herbemont… peu d’amateurs de vin connaissent ces noms de cépages. Ils ont pourtant représenté plus d’un tiers de la surface viticole française au début des années 30. Faut-il « libérer » ces 6 variétés interdites depuis le début du XXe siècle en Europe ?
Ces variétés, encore cultivées par quelques irréductibles pour leur usage personnel, font l’objet de toutes les attentions dans le reste du monde ! Et pour cause, elles résistent aux nombreuses infections (oïdium, mildiou, etc.) qui sont le fléau de nos vignes. Elles ne nécessitent donc aucun traitement phytosanitaire et, cerise sur le gâteau, sont mieux adaptées au changement climatique.
Elles pourraient donc apporter une réponse à la problématique des pesticides, dont la viticulture moderne reste l’un des plus gros consommateurs.
De tout temps, la vigne cultivée a connu des améliorations génétiques, y compris les cépages que nous considérons aujourd’hui traditionnels sont issus de croisements naturels.
Les cépages que l’on appelle aujourd’hui hybrides résultent d’un croisement entre la vigne européenne (vitis vinifera) et la vigne américaine (vitis labrusca, vitis riparia, vitis rupestris, ...).
Leur création permet de profiter de la résistance aux maladies (mildiou,oïdium et phylloxéra) de la vigne américaine tout en gardant les qualités gustatives ou œnologiques des variétés des vignes européennes.