Leçon 10
Enfin, la dernière leçon. Vous savez tout ce qu'il faut savoir basiquement sur les plantes. Nous allons terminer par des domaines très spécifiques : la biologie (la cellule) et le droit (et oui, il y a des lois qui parlent de plantes !). Mais nous finirons par un sujet plus intéressant : la cuisine.
Les plantes synthétisent elles-mêmes les substances nécessaires à leur organisation, à leur croissance et à leur reproduction. Chacune des cellules des feuilles, des fleurs et des tiges évoque un entrepôt de marchandises.
La paroi cellulaire des végétaux est une des grandes différences avec la cellule animale. Elle contient des molécules de cellulose qui lui donne une plus grande rigidité que celle des cellules animales. Ces molécules forment des cordons qui - à la manière de l'armature en acier d'un bâtiment - garantissent une élasticité suffisante. Cette paroi contient en guise de remplissage, des pectines (responsables de l'aspect gélatineux des gelée de fruit). Ces cellules peuvent aussi renfermer de la lignine qui est très rigide (d'où le nom de tige ligneuse pour les arbres).
La deuxième différence avec la cellule animale est que la cellule végétale contient un organe qui lui est propre : le plaste. Chloroplaste contenant la chlorophylle dans les feuille, amyloplaste contenant de l'amidon dans les tissus de réserves (bulbes,...), chromoplaste dans les pétales des fleurs pour leur donner leurs couleurs. La dernière différence (pour les spécialiste) : elle possède un appareil vacuolaire très développé occupant souvent plus de 80% du volume totale de la cellule.
Nous n'irons pas beaucoup plus loin sur la structure cellulaire. N'oubliez pas non plus que ce sont ces cellules qui synthétisent tous les produits divers et varié dont on n'a parlé : les poisons pour l'auto-défense, les nectar et parfums pour attirer les insectes. Ces molécules sont tellement complexes qu'on les extrait des plantes pour les médicaments car on ne sait pas les reproduire.
Un grand nombre de plantes sont protégées sur le territoire français pour prévenir la disparition d'espèces végétales menacées. Ce qui signifie qu'est interdit "la destruction, la coupe, la mutilation, l'arrachage, la cueillette ou l'enlèvement, le colportage, l'utilisation, la mise en vente, l'achat de tout ou partie" de ces spécimens.
Pour pouvoir cueillir une de ces plantes, et ceci est parfois nécessaire que ce soit pour un musée, une recherche médicale ou une application médicale, il faut faire une demande officielle au ministère de l'environnement afin de présenter l'autorisation à toute requête d'un agent.
Deux arrêté récapitulent les interdictions et les droits et donnent la liste des plantes protégées :
Arrêté du 20 janvier 1982 intégrant les modifications de l'arrêté du 31 août 1995 avec la liste des espèces protégées au niveau national en France (journal officiel du 17 octobre 1995)
et l'Arrêté du 19 juillet 1988 relatif à la liste des espèces végétales marines protégées (journal officiel du 9 août 1988). La liste complète comprend environ 500 plantes (n'oubliez pas qu'il n'y en a que 2500 en Europe !).
Si l'on compare le nombre d'espèces menacées par rapport au nombre d'espèces total, on obtient le tableau suivant :
Lieux
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Nombres d'espèces
|
Espèces menacées
|
marais, forêts marécageuses et plans d'eau pauvres
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209
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123
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végétation côtière
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90
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40
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prairies sèches et semi-sèches
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437
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180
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végétation annuelle privilégiant les zones humides
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83
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33
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plan d'eau riches
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166
|
59
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prairies humides
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228
|
78
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zone préalpines
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80
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22
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végétation alpines
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333
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96
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landes de ligneux nains et nards
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148
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42
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champs de plantes sauvages et autre végétation rudérale
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331
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80
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Ce qu'il faut retenir de ce tableau principalement, c'est que les plantes protégées ne se trouvent pas que dans les Alpes comme on l'entend souvent. Il n'y a pas que l'edelweiss dans la vie !
Terminons par un thème un peu plus drôle : les plantes en cuisine. D'où viennent donc nos fruits (pommes, poires,...) et légumes (poireaux, pommes de terre, choux...) ?
Toutes les plantes cultivées sont issues d'espèces sauvages. Grâce à une sélection bien ciblée, l'homme les a adaptées à ses besoins et ainsi crée un grand nombre de plantes utiles grâce auxquelles l'alimentation de la population mondiale est riche et variée. Le chou et les innombrables espèces qui lui sont apparentées sont un bel exemple d'une culture bien maîtrisée. Le chou sauvage (Brassica oleracea) existe sur les côtes chaudes de l'Europe et jusque dans le sud de l'Angleterre. C'est grâce à l'énorme capacité de transformation morphologique de cette espèce que l'on a aujourd'hui le chou-rave, les choux de Bruxelles, le chou-fleur, le chou blanc, le chou de chine, le chou rouge,...
Anciennement, beaucoup plus de plantes sauvages étaient utilisées pour diversifier la nourriture. Si elles ne le sont plus, ce n'est pas toujours parce qu'elles sont moins bonnes mais aussi parce qu'elles ne sont pas cultivables, qu'elles se conservent mal (voyez comme les coings ont disparu !), ou qu'elles ne sont pas populaires.
Les orties (quelle horreur, ça pique !), oui mais c'est très bon pour la santé, plein de sels minéraux, ça se mange, c'est bon et c'est gratuit (attention, prenez-les tendres au printemps).
Alors... au lieu d'acheter de plus en plus cher des fruits exotiques, découvrez ou redécouvrez des recettes traditionnelles. Une soupe à l'ortie épatera vos amis bien plus que des trucs à la mangue ou à je ne sais quoi que vous aurez payez très cher.