Le lupin, lupinus, de l’énorme famille des Fabacées (légumineuses), est une plante indispensable pour le jardinier naturel. Belle, majestueuse, mellifère, non-exigeante, comestible, légumineuse et disponible en une multitude de couleurs différentes, cette plante, le lupin, coche toutes les cases, pour moi.
L’histoire du lupin :
Indigène en Amérique Latine et autour de la Méditerrané, le lupin a été exploité par l’homme depuis au moins 4000 ans, mais ce sont les Romains qui ont vulgarisé cette source de protéines et qui l’ont fait connaître dans toute l’Europe. Récemment, du fait de la suprématie du soja, le lupin a souvent été cantonné dans un rôle de plante ornementale, en particulier comme une jolie addition de massifs des « cottage garden » anglais (il y a des centaines de variétés). Ce n’est que très récemment que son intérêt comme source de protéines est revenu sur le devant de la scène (du fait de la dépendance européenne aux importations de soja, souvent OGM).
Le lupin au jardin :
Le lupin est une légumineuse, capable d’apporter à nos sols jusqu’à 250 Kg d’azote par hectare et par an. C’est pour cette raison que je l’intègre dans mes rotations de cultures avec les légumes racines et les crucifères. En gros, une année de lupin fournit suffisamment d’azote pour 2 années de culture à venir.
Choix des variétés de lupin :
Si possible, choisissez une des variétés annuelles suivantes :
– lupin blanc Lupinus albus (le plus cultivé en France)
– lupin bleu Lupinus angustfolius (plutôt Australien), ou
– lupin jaune Lupinus leteus (Europe centrale).
La culture du lupin :

Au début du Printemps je sème mes graines de lupins en godets et je
les protège du froid jusqu’au 3ème stade de croissance. Généralement le
lupin est assez résistant, mais un bon coup de froid à ce stade peut
faire des dégâts aux jeunes germes. Une fois que la menace du froid est
passée je repique les lupins en rangs ou en poquets entre mes cultures
de maïs doux (gourmandes en azote) et pommes de terre, par exemple. En
tenant compte de sa hauteur – jusqu’à 1mètre – on peut aussi inter-semer
les lupins avec les petit pois qui utilisent les tiges comme tuteurs.
De plus, le feuillage léger du lupin est parfait pour protéger les
jeunes salades, radis ou carottes du soleil parfois sévère en plein été.
On peut aussi attendre le mois de mai pour faire un semis direct dans
une terre bien préparée, aérée et friable, mais il faut être très
attentif à la profondeur des semis. Un ami agriculteur, qui cultive des
surfaces de lupin chaque année (suivies par une année de céréales et une
année de navet ou de choux fourragers pour ses vaches et brebis), m’a
préconisé de ne pas semer à plus de 2cm de profondeur au risque de
perdre tout le semis, sans parler du temps passé !
le lupin est une plante multifonction : plante engrais, plante mellifère, plante ornementale…
La floraison abondante démarre à partir du mois de Juin et continue tout l’été. Pendant ce temps vous verrez un véritable armée d’insectes attirés par les couleurs éclatantes et l’arôme, butiner les fleurs : papillons, bourdons, abeilles, guêpes-prédateurs … tout ce qui est bon pour le jardin ! Je n’ai jamais remarqué de maladies ni d’attaques d’insectes sur mes lupins, mais apparemment le champignon necrotrophe, Botrytis cinerea, pourrait éventuellement présenter un danger. Je pense que la solution pour éviter le botrytis est de bien aérer la plantation (ne pas semer trop serré)
La récolte du lupin :
Au début septembre, les gousses contenant les graines sèchent. Attention à l’humidité à cette époque, il vaut mieux récolter les graines un peu ‘vertes’ et les sécher à l’intérieur plutôt que de les perdre du fait des moisissures.
La consommation du lupin (le lupin en cuisine) :
Il y a des centaines de recettes qui utilisent les graines de lupins. De l’Espagne à L’Egypte on consomme le lupin cru, frit dans une marinade, en sauce, dans l’huile, comme farine, épicée ou non. Pour les idées un peu plus exotiques je préconise un petit surf sur Google, mais personnellement, je préfère la recette d’apéro de « base » : tapas espagnoles :
Je laisse tremper les graines sèches de lupin dans l’eau froide pendant 1 heure. Une fois gonflées, je fais cuire les graines dans l’eau salée pendant 20 à 30 minutes.
Je sèche les graines cuites et je les laisse refroidir avant de les mettre dans un bocal puis je les couvre avec une bonne huile d’olive. J’ajoute des gousses d’ail écrasé et des piments forts (suivant votre goût pour le piquant). Je laisse macérer 2 à 3 jours.
Comme variante on peut aussi les conserver dans l’eau salée comme les olives, ou les enrober d’huile d’olive, de cumin, de sel et de coriandre et de les faire rôtir au four pendant 15 à 20 minutes.
Buen Provecho ! (bon appétit)