C’est
la saison des concombres ! On en trouve des beaux sur les
marchés, notamment ceux qui ressemblent à des gros cornichons : ce sont
les meilleurs, bien fermes et croquants, ils ont un bon goût fruité, et
ne sentent pas l’eau comme les concombres lisses hollandais. Et il y a
aussi les petits cornichons qu’on a oubliés au jardin et qui sont
devenue énormes … c’est que ça pousse vite ! Comment les conserver pour
en profiter plus longtemps ? En les faisant fermenter !
On fait des bocaux de concombres à l’aneth, ceux que les Polonais appellent « ogorki » et les Russes « malossols ».
À déguster en salades ou pour accompagner des viandes froides ou chaudes, avec de la charcuterie, ou en hiver avec la raclette. Si vous aimez les cornichons des hamburger, vous allez adorer ceux-là. On utilise aussi la saumure pour aromatiser des soupes. C’est bourré de vitamines et de probiotiques excellents pour la santé.
Fermentation : 7 jours à température ambiante puis 2 semaines entre 15 et 25°C
Prêt à consommer : après 3-4 semaines
Conservation : 1 an minimum, même à température ambiante, mais après 3 mois c’est moins bon, ils ramollissent en vieillissant
A l’ouverture du bocal, vous allez entendre un pschitt, signe que tout va bien. Et ensuite, vous allez sentir le délicieux parfum des concombres, de l’aneth et des aromates. La chair des légume est devenue presque translucide. À la dégustation c’est étonnant : ça pétille !
La tradition d’Europe de l’Est ajoute les feuilles de vigne, de chêne ou de cassis pour garder le croquant des concombres. pour l’avoir expérimenté, ça ne fonctionne pas très bien. Mais ça parfume.
Une autre tradition dit de verser la saumure chaude. Même si c’est étonnant, ça fonctionne !
Je me suis adressée directement à Hervé This pour savoir le secret ultime des cornichons croquants qu’on trouve dans le commerce. Et voilà ce qu’il m’a répondu : « il
est vrai que les cornichons industriels restent bien fermes, parce
qu’ils sont trempés dans du chlorure de calcium. Les ions calcium
pontent les pectines des parois cellulaires, bloquant leur hydrolyse, et
pontant les cellules (même phénomène que quand une eau calcaire fait
des lentilles qui ne s’amollissent pas).
Si l’on n’a pas de chlorure de calcium, il reste la façon qui
consiste à chauffer doucement les cornichons (entre la température
ambiante et 70 °C, de sorte que l’on active des enzymes pectine
méthylestérase des cornichons, lesquelles conduisent au même résultat.
C’est en vertu de ce phénomène que des légumes cuits à basse température
sont désastreusement durs. »